Oscar et la dame en rose

12 avril 2007

Avant les vacances Amélie trouve le livre d'Eric Emmanuel Schmitt pas cher à VirginMega Store : Oscar et la dame en rose. On avait envie de le lire mais on ne l'avait jamais acheté.
En rentrant à Montpellier, Amélie me demande de lire très vite Oscar, je le lis en quelques heures de hier soir à ce matin, et là, le choc...

Ce livre est une véritable pépite d'or !

Au début du livre on sourit, on est touché par les mots du petit garçon qui écrit à Dieu, c'est Mamie-Rose qui lui a conseillé de parler à Dieu, Mamie-Rose comme il l'appelle est une femme âgée qui vient rendre visite aux enfants malades. Elle est en rose pour ne pas être confondu avec le bleu du personnel médical.
Quelques extraits du livre :

"Cher Dieu
Je m'appelle Oscar, j'ai dix ans, j'ai foutu le feu au chat, au chien, à la maison (je crois même que j'ai grillé les poissons rouges) et c'est la première lettre que je t'envoie parce que jusqu'ici, avec mes études, j'avais pas le temps."
[...]
"Moi [à l'hopital], je ne fais plus plaisir. Depuis ma greffe de moelle oseuse, je sens bien que je ne fais plus plaisir. Quand le docteur Düsseldorf m'examine, le matin, le coeur n'y est plus, je le déçois. Il me regarde sans rien dire comme si j'avais fait une erreur. Pourtant je me suis appliqué, moi, à l'opération ; j'ai été sage, je me suis laissé endormir, j'ai eu mal sans crier, j'ai pris tous les médicaments. Certains jours j'ai envie de lui gueuler dessus, de lui dire que c'est peut-être lui, le docteur Düsseldorf, avec ses sourcils noirs, qui l'a ratée, l'opération. Mais il a l'air tellement malheureux que les insultes me restent dans la gorge. Plus le docteur Düsseldorf se tait avec un oeil désolé, plus je me sens coupable. J'ai compris que je suis devenu un mauvais malade, un malade qui empêche de croire que la médecine, c'est formidable.
La pensée d'un médecin, c'est contagieux. Maintenant tout l'étage, les infirmières, les internes et les femmes de ménage, me regarde pareil. Ils ont l'air tristes quand je suis de bonne humeur ; ils se forcent à rire quand je sors une blague. Vrai, on rigole plus comme avant.
Il n'y a que Mamie-Rose qui n'a pas changé. A mon avis, elle est trop vieille pour changer."

Lisez le livre, il est court et très bien...
On parle beaucoup en ces temps ci de fin de vie, dans les hôpitaux, je pense que ce livre est parfaitement dans le sujet, même si la personne en fin de vie est ici, un enfant de dix ans.

Dernière phrase pour la soirée :

"J'ai l'impression, Mamie-Rose, qu'on a inventé un autre hôpital que celui qui existe vraiment. On fait comme si on ne venait à l'hôpital que pour guérir. Alors qu'on y vient aussi pour mourir."