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3 mars 2008

La comedia des ratés. Tonino Benaquista

J'ai terminé hier ce livre que la maman de Pierre m'a prêté, je lirai ensuite La petite fille de monsieur Linh qui me vient également d'elle. Je voyage beaucoup avec mes livres, L'action principale de la comedia des ratés se déroulait en Italie (pays de mon grand père), La petite fille de monsieur Linh parle de l'Asie, Le lièvre de Vatanen c'est la Finlande et enfin Madame Bâ ce sera le Mali.

la_comedia_des_rat_s


Voici le résumé:

Antonio Polsinelli, fils d'immigré italien de Vitry-sur-Seine, se rend à Sora en Italie pour s'occuper d'une vigne que lui a léguée un ami qui vient d'être assassiné. Mais la déception est amère, comme le vin imbuvable dont il a hérité. Seule la statue de Sant'Angelo érigée dans la chapelle construite sur son terrain pourrait faire un miracle. A son grand étonnement, Antonio est exaucé. Non seulement le mendiant local recouvre la vue mais la piquette se transforme en velours. Dès lors, les prix montent en flèche et les fidèles affluent. C'était sans compter sur l'ex-propriétaire, un gangster américain, qui réclame 25 % des recettes...

Voici un passage qui se trouve tout à la fin, sur les pâtes, et en amoureuse de pâtes que je suis, je ne pouvais passer à côté:

"Vous êtes sans doute d'origine italienne, non?
-Si.
-Alors vous savez cuisiner les nouilles.
Un raccourci aussi inattendu m'a fait sourire.
-Les nouilles, non. Uniquement les pâtes.
-Les pâtes, si vous préférez...Vous savez les accommoder?
-Certaines, oui. Mais les pâtes sont bien plus qu'un aliment en mal de sauce.
-C'est à dire?
-Elles forment un univers en soi, à l'état brut, dont même le plus fin gourmet ne soupçonne pas toutes les métamorphoses. Un curieux amalgame de neutralité et de sophistication. Toute une géométrie de courbes et de droites, de plein et de vide qui varient à l'infini. C'est le royaume suprême de la forme. C'est de la forme
que naîtra le goût. Comment expliquer sinon que l'on puisse dédaigner un mélange de farine et d'eau quand il prend un tel aspect, ou l'adorer quand il en prend un autre. C'est là qu'on s'aperçoit que l'arrondi à un goût, le long et le court ont un goût, le lisse et les stries aussi. Il y a forcément quelque chose de passionnel là dedans.
-De passionnel?

-Bien sûr. C'est parce que la vie elle-même est si diverse et si compliquée qu'il y a autant de formes de pâtes. Chacune d'elles renvoit à un concept. Chacune va raconter une histoire. Manger un plat de spaghettis, c'est comme imaginer le désarroi d'un être plongé dans un labyrinthe, dans une entropie inextricable de sens, dans un sac de nœuds. Il lui faudra de la patience et un peu de dextérité pour en venir à bout. Regardez comment est fait un plat de lasagnes, vous n'y verrez que la couche apparente, le gratin qu'on veut bien vous montrer.  Mais notre individu veut voir les strates inférieures , parce qu'il est sûr qu'on lui cache des choses profondément enfouies. Pour s'apercevoir peut être qu'il n'y a rien de plus qu'en surface. Mais d'abord il va chercher, se perdre, et traverser un long tunnel obscur sans savoir si il y a quelque chose au bout. Il n'y a rien de plus creux, de plus vide, et de plus mystérieux que dans un simple macaroni. En revanche, le ravioli, lui, renferme quelque chose, on ne sait jamais vraiment quoi, c'est une énigme dans un coffre qu'on ouvre jamais, une boîte qui va intriguer notre sujet par ce qu'elle recèle. Vous savez, on prétend qu'à l'origine ces raviolis étaient destinés aux navigateurs. On enveloppait des restes de viande et des bas morceaux hachés dans une fine couche de pâte, en espérant que les marins ne chercheraient pas à savoir ce qu'ils mangeaient.
-Vraiment? Et le tortellini, ça peut rappeler quoi? L'anneau, la bague?
-Pourquoi pas le cercle, tout simplement. L'histoire sans fin. La boucle. Partir. Pour retourner forcément là d'où l'on vient."

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Commentaires
S
non pas panzani lol.... sympa cette fine analyse sur les pates,maintenant moi qui suis en italie et ou on mange de toutes sortes de pates avec toutes sortes de sauces, je les regarderai d'un autre oeil.
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