Le complot contre l'Amérique - Philip Roth

Juin 1940 : Charles A. Lindbergh, l’aviateur héroïque adulé des Américains, est choisi par le parti républicain comme son candidat aux élections présidentielles face à Franklin D. Roosevelt. La nouvelle fait l’effet d’une bombe. Car le brillant aventurier est aussi un admirateur de l’Allemagne nazie et un antisémite notoire. Tout comme les autres familles juives de Newark, les parents du petit Philip (le narrateur, âgé de sept ans) sont atterrés. Car, déjouant tous les pronostics, Lindbergh, exploitant à fond le pacifisme américain, imposant son slogan « Lindbergh ou la guerre ! » devient en novembre 1940 président des États-Unis. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, il s’empresse de signer un pacte de non-agression avec Hitler, puis avec le Japon. Les Juifs ne tardent pas, alors, à être considéré comme des indésirables au même titre que les Noirs, puis pire encore… Mais, entre certains membres de la communauté juive qui soutiennent la paix à tout prix prônée par Lindbergh et ceux qui osent entrer en dissidence, voire créer des « brigades internationales » anti-nazies qui partent combattre en Europe, le fossé va s’élargir jusqu’à la rupture…
Avec ce roman de politique-fiction où il procède par une accumulation de détails précis, d’autant plus convaincants qu’ils s’appuient sur des documents authentiques (comme l’hallucinant discours antisémite réellement prononcé par Lindbergh en 1941), Philip Roth dessine le portrait aussi juste que dérangeant d’une Amérique frileuse, préoccupée avant tout de sa sécurité, certes éprise de grands idéaux, de paix et de justice, mais prête à piétiner ses principes si elle le croit nécessaire. Une Amérique d’hier et aussi d’aujourd’hui, qui est peut-être, à en croire l’auteur, la véritable Amérique.

Voici un des livres les plus ambitieux je pense que j'ai lu en anglais. Philip Roth est un très grand auteur américain, avec un style se rapprochant plus de Jonathan Franzen que de Ken Follett... Le livre du coup a été très dur à lire. Certes moins dur que Ellroy qui parlait en argot, mais ici c'est le style très littéraire qui m'a donné du fil à retordre. Philip Roth avec cette histoire impressionnante de réalisme (pour du fictionnel...) dresse le portrait de son enfance, si Roosevelt n'avait pas été élu en 1940 et si l'Amérique n'avait pas soutenu les alliés contre l'Axe Hitler Mussolini...

Ce roman est brillant grace à la construction et la force des personnages. Philip Roth utilise des discours prononcés dans la réalité en leur changeant de contexte. Charles A Lindbergh fut un sympathisant Nazi, il fut proche de leurs idées contre les juifs. Mais il ne fut jamais candidat. A la fin du livre, l'auteur nous dresse une chronologie officielle des personnes célèbres cités, comme F.D Roosevelt, Walter Winchell etc...

Le roman se concentre plutot sur la famille Roth, des problèmes qu'ils vont avoir à aborder due à la montée de l'antisémitisme. Le cousin de Philip, Alvin, ne supportant plus cette situation abandonnera tout pour partir au Canada faire la guerre aux cotés des anglais, revenant amputé et métamorphosé. Ne pensant plus à cette maudite guerre et à son pire ennemi Hitler, mais pensant plutot à sa propre personne, à ses combines malhonnetes. Philip est jeune, il a 9-10 ans au début, il sera le spectateur de la "destruction" de sa famille. Son grand frère qui fut son modèle pendant longtemps, va prendre le partir de faire confiance au Président Lindbergh et va devenir un porte parole pour donner envie aux jeunes juifs de prendre part à une aventure de huit semaines dans une ferme, aventure qui avait beaucoup plu au jeune Sandy.

D'un coté son frère qui pense que Lindbergh n'est pas l'abomination que Mr Roth père présente, de l'autre la mère Roth qui tente de garder le controle de son foyer, de sa maison qui part en morceaux.Philip est au milieu de tout ça.

Chacun voit les choses comme il le veut.

Chacun ressent différemment.

Le roman est puissant, long, et montre le parcours d'une famille qui pourrait etre concerné par ce brusque changement politique et la haine des juives qui nait dans chaque foyer d'Américain catholique. 

Le jeune Philip est un narrateur émouvant, il désire survivre, a le souhait de fuir de sa situation mais à 10 ans on ne peut pas faire tout ce que l'on veut.

J'ai certes eu du mal à lire ce roman, mais je suis fier d'y etre parvenu, de m'etre accroché. Je vous conseille de lire au moins ce livre en français de Philip Roth, La Tache adapté au cinéma aussi doit etre bien. Je me demande lequel je lirai de lui prochainement... Il en a écrit tellement.